Après un an et 4 mois, le blog d'Agadir ouvre un nouveau blog, sur www.agadir-souss.com.
Nous vous invitons tous à venir nous rejoindre sur notre nouvel espace entièrement dédié à notre belle ville- Agadir.

samedi 10 mars 2007


Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 5

5ème et Dernière Partie



Une évacuation totale de la ville d’Agadir est nécessaire, l’atmosphère devient pestilentielle. Surtout les quartiers de Talborjt, Ihchach, Founti et la Kasbah présentent de grands risque d’épidémie, de typhoïde et du typhus. Des milliers de cadavres sont encore ensevelis sous les ruines et se décomposent massivement. Les responsables ont constaté qu’il ne sera pas possible de tout déblayer pour éviter l’infection. Moulay Hassan après avoir avisé avec les médecins civils et militaires décidera ce qui suit :

- L’évacuation totale des rescapés et du personnel ;
- L’arrosage par avion d’insecticides sur la ville ;
- La désinfection et dératisation par petites équipes des ruines ;
- La désinfection de toute personne qui traversera la seule voie autorisée de la ville ;
- Poursuite de la recherche de survivants dans les endroits ou des survivants sont repérés.

Il est 16h30. Les militaires de l’armée royale ont reçu l’ordre de forcer les sinistrés à quitter les ruines. Une voix répète à travers un haut parleur en Français et en Arabe:
« les habitants qui ne sont pas tenus de demeurer sont privés de quitter la ville ».
(14)

Les escadres étrangères à leur tour se retireront progressivement, abandonnant les quartiers à leur sort. Agadir devenait la « ville morte » pour quarante jours.



Les déblaiements cesseront le vendredi 4 mars à 10h. Tous les moyens de sauvetage seront mis en œuvre jusqu’à ce qu’il ne subsiste aucun espoir de retrouver des survivants sous les décombres d’Agadir. L’emploi du chlorure de chaux sur les ruines se fera au fur et à mesure des derniers déblaiements. L’opération désinfection par avion prendra effet le jour suivant. Des tonnes d’insecticide seront versées pour limiter la décomposition des cadavres.
Quartier de Talborjt après déblaiement (15)

Feu Sa Majesté Mohamed V s’adressera au courant du week-end aux ambassadeurs et généraux leur exprimant sa gratitude pour tout ce qui a été fait après cette catastrophe. Quelques extraits :
« MM. Les Ambassadeurs, MM. Les Ministres,
Nous avons été profondément touchés que vous ayez tenu à nous accompagner, nous et les membres de notre gouvernement, à notre cher et malheureux Agadir.

Vous avez constaté également que dans cette œuvre, toutes les nations coopèrent, ce qui montre, une fois encore, que la fraternité humaine n’est pas un vain mot. Des médecins, des ingénieurs, des techniciens, des assistantes sociales, des infirmières, des civils et militaires de toutes nationalités se dépensent sans relâche avec dévouement et un esprit de sacrifice et d’abnégation exemplaires pour venir en aide à leurs frères, les martyrs de la ville d’Agadir. Dans notre malheur et notre détresse, c’est un grand réconfort pour notre peuple.

La catastrophe d’Agadir n’est pas seulement nationale, mais elle revêt un caractère international puisque, malheureusement, beaucoup de nos hôtes étrangers en ont été victimes. Nous présentons nos vives condoléances à leurs familles et leurs pays respectifs. Nous demandons à ceux, parmi nos hôtes, que dieu a protégés, de conserver leur amour pour Agadir et leur confiance dans l’avenir.

Demain comme hier, Agadir sera l’exemple de la cohabitation fraternelle entre toutes les nationalités, de la confiance, du dynamisme, du travail, de l’espoir.

Nous demandons à dieu de protéger l’humanité et de la préserver de toutes sortes de calamités. Nous l’implorons pour qu’il nous comble de sa miséricorde. »
(16)
À la base aéronavale, les rescapés reprennent petit à petit le courant de la vie. De nombreux commerçants sont décidés à remonter leurs magasins. Le porte-parole du palais royal déclarera en parallèle que tous les moyens de financement intérieur et internationaux seraient utilisés et que des crédits seraient affectés aux personnes désirantes redémarrer leur commerce. Une école sera aussi recréée sous une tente. Des instituteurs, professeurs, maîtres, directeurs et même des officiers de la base se transformeront en maîtres bénévoles. L’école sera dénommée « Jeanne D’arc » avant d’être appelée école « Gauguin ».

Agadir était aux trois quarts détruites, il fallait la reconstruire. Quatre mois jour pour jour, le roi feu Sa Majesté Mohamed V posait la première pierre symbolique de la nouvelle Agadir au quartier industriel où sera entrepris la construction d’un nouveau quartier d’habitat selon des conceptions antisismiques. Le roi posera ensuite la première pierre du nouvel hôpital ainsi que celle d’une station de télécommunication.


« La terre tremble encore. Agadir, notre paradis est mort pour longtemps, mais j'espère qu'il renaîtra un jour. » Melle Thérèse Blondeau - Agadir, le 7 mars 1960 (17)

Voeu réalisé : la ville d'Agadir est aujourd'hui l'une des villes les plus importantes du pays, en particulier sur le plan touristique, mais aussi sur le plan économique, industriel et maritime.

A la mémoire des disparus, rescapés, donneurs, feu Sa Majesté Mohamed V, feu Sa Majesté Hassan II, Willy Cappe, sauveteurs, mon grand-père, mon oncle Othmane, ma tante Kaltoum et mes cousins.

Merci d’avoir fait renaître Agadir !





Articles connexes sur ce blog :

- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages !
- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 2
- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 3
- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 4

Sources:
(1) Extrait du témoignage de Jean Randazzo.
(2) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(3) Forums Dafina
(4) Forums Dafina
(5) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(6) Forums Dafina
(7) Forums Dafina
(8) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(9) Extrait du témoignage de Jean Randazzo.
(10) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(11) La Catastrophe de Malpasset en 1959
(12) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(13) Forums Dafina
(14) Forums Dafina
(15) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(16) Agadir 29 février 1960 « Histoire et leçons d’une catastrophe » – Willy Cappe
(17) Extrait du témoignage de Melle Thérèse Blondeau

Libellés :

Publicité

jeudi 8 mars 2007


Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 4

4ème Partie
«Peuple fidèle,
C’est avec tristesse et le cœur plein d’amertume que nous nous adressons à vous. En ce jour, une grande et terrible catastrophe s’est abattue sur notre pays. Un affreux cataclysme a détruit la ville d’Agadir, a fait de ses habitants des victimes et l’a laissée en ruine. La parole est incapable de décrire cette calamité. L’heure n’est pas au discours, car ceux que Dieu a sauvés attendent de nous des actes de solidarité, mais non point des pleurs et des paroles.

Nous avons chargé notre prince héritier Hassan de diriger les opérations de sauvetage et secours et d’en surveiller sur place l’exécution. De même nous avons chargé la princesse Aïcha d’organiser une campagne de solidarité dans l’ensemble du royaume et de collecter des dons destinés aux sinistrés.

Nous avons également affectés les crédits nécessaires pour les soins urgents. Le devoir humain, religieux et national exige de chacun de nous de venir en aide à ceux de nos frères survivants de la ville martyre et de leur apporter toutes formes d’assistance, en espèces ou autre, manifestant ainsi sa fraternité et accomplissant en même temps ses obligations religieuses et nationales.

C'est la nation tout entière qui est en deuil et c'est elle qui reconstruira la ville. La reconstruction d'Agadir sera l'oeuvre de notre volonté et de notre foi »
(10) Feu Sa Majesté Mohamed V le 01 mars 1960.
De nombreux télégrammes et marques de sympathie parviendront pendant la journée au Maroc, émanant de chefs d’état et de hautes personnalités : Le général de Gaulle, président de la République Française, M. Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations Unis, la reine Elisabeth d’Angleterre, le général Franco, le Shah d’Iran, … Message aussi de la ville de Fréjus qui avait connu quelques mois plus tôt la catastrophe de Malpasset (11).

Les techniciens des Travaux Publics essayeront de rétablir l’usine électrique. Peu endommagé, l’un des deux moteurs diesel sera remis en marche, permettant aux sauveteurs de continuer leurs recherches dans les décombres la nuit tombée. Des vivres seront distribués à des milliers de civils et militaires grâce aux grands efforts des cuisiniers de la base qui fonctionnait non-stop depuis deux jours.

L’escadre de la méditerranée arrivera le 2 mars à 7h. Pendant que des plongeurs démineurs sondent les fonds dans la crainte qu’un bouleversement sous-marin ne les ait modifiés, près de 2000 hommes seront débarqués. Ils seront opérationnel 3h plus tard. Un outillage important composé de masses pour casser le béton, des cisailles, des chalumeaux oxycoupeurs, des lampes torches et du fil d’acier sera mis à disposition. Le Mintaka, un caboteur hollandais, arrivera quelques minutes après, transportant 100 tonnes d’eau potable.

(12)

En fin de matinée, l’avion de la R.A.M. amènera S.A.R. le prince Moulay Hassan. Chargé par le roi de la direction des opérations, le prince dira tout d’abord que même devant une grande catastrophe, il faut savoir prendre une heure pour réfléchir. Entouré de son frère le prince Moulay Abdallah, la princesse Aicha, la princesse Malika, présidente du Croissant-Rouge, du ministre de la Défense nationale, du ministre des travaux publics, de M. Driss Slaoui du colonel Oufkir, aide de camp du Roi, et du capitaine de frégate Thorette, Son altesse exposera à tous les techniciens présents la création d’une « ville morte » à l’intérieur de laquelle travailleront les équipes de sauvetage et de déblaiement. Les personnes rescapées seront installées à Inezgane où des tentes seront disposées par le Croissant Rouge.

(13)

Une seconde escadre rejoindra vers midi la ville d’Agadir. Elle est composée du croiseur néerlandais De Ruyter et de quatre escorteurs. Les marins hollandais seront affectés au quartier Talborjt où les marins Français, Américains et Marocains participent activement et sans relâche aux travaux de sauvetage et de déblaiement des immeubles et maisons. Malgré l’autorisation de manger, les civils et militaires marocains ne rompront pas le Ramadan !

5ème et dernière Partie - Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 5.

Demain


Articles connexes sur ce blog :

- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages !
- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 2
- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 3

Libellés :

Publicité

mercredi 7 mars 2007


Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 3

3ème Partie
«Après examen de ma jambe et constatation de son insensibilité, le médecin décide mon évacuation. Je n'avais plus aucune nouvelle de ma femme, de mon fils ni de ma belle-mère, autour de moi la base fourmille de personnes en pleurs, à la recherche de leurs proches.

Vers 13 heures, j'ai été embarqué, avec d'autres blessés, sur un avion à destination de Marrakech, où plusieurs ambulances nous attendaient, le lendemain, mon frère aîné et ma soeur, qui habitaient à Casablanca, prévenus par un des ambulanciers à qui j'avais demandé ce service, sont venus me chercher et m'ont ramené à Casablanca en taxi; j'étais heureux de me retrouver en famille, mais j'étais pris de vomissements et souffrais horriblement de ma cuisse gauche.

J'ai eu des nouvelles de ma femme, sortie indemne et de ma belle-mère qui avait une fracture de la jambe. Notre fils avait été tué n'a été sorti des décombres que 4 jours après et enterré en fosse commune.»
Extrait du témoignage de Jean Randazzo. (9)
Douze heures s’étaient écoulées depuis le tremblement de terre. De plus en plus d’avions survolaient la ville. Les médecins et infirmiers, acheminés de Rabat et Casablanca, étaient maintenant sur les lieux. Les grands hôpitaux du Maroc se tenaient prêts à recevoir les blessés graves. Allongés dans des civières, ces derniers attendaient d’être évacués d'urgence par les avions militaires vers Taroudant, Marrakech, Rabat, Casablanca et Meknès.

Les journalistes commencaient eux aussi à affluer. Venant de Casablanca, France, Angleterre, Italie, … ils retransmettaient en continu des dépêches à leurs rédactions.

« LA TERRE TREMBLE A AGADIR (MAROC) : centaines de morts et de blessés… » Titrera France-Soir.

« AGADIR PLUS DE CINQ MILLE VICTIMES, MORTS ET BLESSES… La ville aux trois quarts détruite… » Titrera le Petit Marocain.

« AGADIR LA BELLE A REBATIR PIERRE PAR PIERRE… » Titrera l’Aurore.

Les problèmes de conduites inquiétaient les marins. Etant rompues, la ville était privée d’eau. La base aéronavale disposait de trois puits mais ils n’étaient pas suffisants pour subvenir à tous les rescapés.

Sa Majesté Mohamed V repris l’avion à 14h30 pour regagner la capitale. Quatorze rescapés repartiront avec lui. Parmi eux l’écrivain suédois Artur Lundqvist, prix Lénine de littérature et sa femme le poète danois Maria Wine.

Les renforts étrangers commencaient à arriver. Vers 15h, deux avions équipés en sanitaire arrivèrent d’Alger. Des avions américains, décollés de la base américaine de Ben Guérir et du port Lyautey (base franco-américaine de Kénitra) se poseront quelques heures plus tard, transportant des tonnes de médicaments. Les forces aériennes américaines stationnées en Allemagne enverront à leur tour 160 hommes, du personnel sanitaire et des bulldozers.

Pendant ce temps les secouristes amoncelaient les pierres des immeubles et bâtiments. Les survivants au drame ne voulaient pas quitter les décombres de leurs maisons. Les personnes emprisonnées sous les ruines seront dégagées et transportées à la base. Les dépouilles retrouvées furent déposées en pleine terre, dans la mesure du possible, contrôlées puis transportées dans des ambulances au cimetière d’Ihchach. Des officiers de police notaient soigneusement les identités des victimes et rédigeaient des procès-verbaux. Agadir fut mise en quarantaine.

4ème Partie - Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 4.

Articles connexes sur ce blog :

- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages !
- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 2

Libellés :

Publicité

mardi 6 mars 2007


Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 2

2ème Partie

AGADIR

O ma ville natale !
O ma chère patrie
Tu n'es plus hélas que ruines et décombres
Le monde entier a entendu ton cri
Le cri de la mort
O jours tristes et sombres !

Tes rues tes quartiers tes belles allées
Sont devenus un vaste cimetière
Où dorment sous leurs maisons écroulées
Des enfants, des parents, des familles entières.

Tous les mots sont impuissants, sans valeur
Pour dire combien ta douleur est immense
Les gémissements les râles les pleurs
Se sont tus dans la ville du silence...

Dans la ville aujourd'hui abandonnée
Sous son ciel bleu, son soleil éclatant
Qui fait étinceler toute l'année La baie magnifique des heureux temps.
Léon BENSUSSAN (1960 ) (3)

Les deux ponts qui reliaient Talborjt, le quartier le plus touché par le séisme, et le reste de la ville étaient restés intacts permettant la circulation des camions et véhicules. Le premier ravitaillement fut apporté à 7h du matin. Deux marmites remplies de café au lait chaud, des biscuits et du chocolat furent déchargées dans la cour de l’école Sainte-Croix. Le camion revint 1h après déchargeant cette fois une citerne de 500 litres d’eau.

(4)

En réponse à l'alerte donnée depuis Rabat, les principales villes du Maroc rassemblèrent le matériel nécessaire et le premier avion décolla de l’aéroport de Rabat-Salé vers 4h du matin. Un service d’accueil fut mis en place. Des tentes, des lits pliants ainsi que des brancards furent installés et l’infirmerie de la base française fut transformée en bloc opératoire.

(5)

Les premiers chargements de médicaments et de matériel chirurgical et sanitaire arrivèrent à l’aube par avion : médecins et infirmiers pour les soins aux blessés, marins et secouristes pour la recherche des victimes dans les ruines ainsi que des vivres pour les rescapés.

Eclairée par le soleil, la ville offrait une vue désolante. Des rues entières étaient couvertes des débris des immeubles, des maisons étaient à moitié effondrées. Les services civils ainsi que les marins français réalisaient que le sauvetage serait rendu difficile car les moyens dont ils disposaient n’étaient pas suffisants. Des propriétaires d’entreprises agricoles et industrielles mettront à disposition des camions, du personnel et un outillage de pelles et de pioches.


(6-7)

Assistés par les ingénieurs et techniciens des travaux publics
rescapés, les sauveteurs commenceront par déblayer les ruines des immeubles dont les plans étaient retrouvés dans les bureaux de l’arrondissement des travaux publics. Ils seront bientôt rejoints par les premières patrouilles de la police marocaine qui arrivaient de Marrakech. Des jeeps et des fourgonnettes remplies de militaires et d’officiers viendront renforcer les équipes déjà sur place.

(8)

A 10h30, l’avion de Sa Majesté Mohamed V se posa à l’aéroport civil d’Agadir. Accompagnée de S.A.R. la princesse Lala Aïcha, présidente de l’entraide marocaine, M. Abdallah Ibrahim, président du conseil, M. Ben Abbès, ministre de la santé, le docteur Sentucci, épidémiologiste et plusieurs membres du gouvernement, Sa Majesté Mohamed V fut accueillie par M. Bouamrani, gouverneur de la province qui lui fit brièvement le rapport de la situation. Ils foncèrent immédiatement vers la ville. Feu Mohamed V visita à pied les quartiers dévastés, mesurant l’ampleur du désastre et visiblement bouleversé par le malheur qui atteignait la ville qu’il venait de visiter il y’a de cela quelques mois. Sa Majesté Mohamed V tiendra ensuite à se rendre au chevet des blessés soignés à la base. Il gagnera plus tard la bourgade d’Inezgane où se tenait un premier conseil pour faire le point sur la situation.

Pendant ce temps, à 600km au large, l’escadre de la méditerranée se trouvait aux îles Canaries. Informés par le ministère de la Marine à Paris, l’amiral Cabanier, qui commandait l’escadre, contacta les autorités espagnoles de son appareillage. Un premier groupe reprenait la mer à midi rejoint plus tard par le porte-avion La Fayette et 8 escorteurs dont le Bourdonnais, Kersaint, Vauquelin et Gustave-Zédé.

3ème Partie - Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 3.

Articles connexes sur ce blog :

- Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages !

Libellés :

Publicité

lundi 5 mars 2007


Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages !

1ère Partie
«Le 29 février 1960, vers 23h 45, alors que je dormais, j'ai été réveillé par une forte explosion, j'ai tout de suite réalisé qu'il s'agissait d'un tremblement de terre.

Recouvert de décombres, seule ma main droite était libre et une forte douleur vrillait ma jambe gauche, ma femme à mes côtés était également recouverte de débris mais ne s'était pas encore rendu compte qu'il s'agissait d'un séisme. Nous avons appelé à maintes reprises notre fils Jean-Marc, âgé de 5 ans et demi, qui, en principe, dormait à côté de notre lit... pas de réponse... silence aussi du côté de ma belle-mère qui logeait dans une pièce voisine. Plongés dans le noir et dans un silence absolu, j'ai crié, sifflé, frappé avec un caillou sur tout ce qui m'entourait pour appeler à l'aide et signaler notre présence, rien, toujours rien que ce silence angoissant, les pensées tourbillonnent dans ma tête : "un raz de marée, il va y avoir un raz de marée, nous allons mourir noyés ; notre maison est la seule habitation dans le port, personne ne va venir."

Enfin un ronronnement, un bruit de voiture, elle s'arrête près de nous, une voix, je la reconnais, c'est celle de M. F. Garcia. Soulagement nous allons être secourus. Après étude de la situation, M. Garcia se rend compte qu'il ne pourra pas nous sortir seul, il y a trop de décombres ; il part vite à la base aéronavale française et revient avec des marins. J'ai été sorti le premier, après six heures sous les décombres, je ne sentais plus ma jambe gauche ; en l'absence de civière, j'ai été transporté sur une persienne de fenêtre jusqu'à la voiture de service de M. Garcia, qui m'a emmené à la base. Aucun mot ne pourra témoigner ma gratitude envers M. Garcia, ainsi qu'aux marins qui m'ont sauvé la vie.»
Extrait du témoignage de Jean Randazzo. (1)
47 ans que le tremblement de terre a eu lieu à Agadir. Une secousse d´une magnitude de 6,7 sur l´échelle ouverte de Richter se produisît à 23h40’14’’ GMT provoquant l'effondrement d’une grande partie de la ville et faisant plus de 20.000 morts.

La base aéronautique navale française, installée à 6km du centre de la ville, avait résisté au séisme. Comportant 1400 marins et disposant de matériels intacts, elle porta rapidement secours aux sinistrés. Les autorités civiles peineront à s’organiser dans les premières heures. Ses casernements, qui dominaient le quartier de Founti (voir carte en bas), s’étaient écroulés, réduisant considérablement leurs effectifs. Beaucoup de civils s’organiseront tant bien que mal pour porter secours aux personnes prisonnières des décombres et travailleront sans relâche et à mains nues pendant toute la nuit du 1er mars. Plongés dans l’obscurité, ils se serviront des carcasses de bateaux et des phares de voitures pour éclairer les quartiers les plus éprouvés, notamment Talborjt (Talbordj), Founti, la Kasbah et Ihchach (Yachech), détruites à 90-95%. Plusieurs familles seront sauvées ainsi.

À Rabat, Sa Majesté Mohamed V, informé par la tragédie, rassembla immédiatement les ministres concernés et donna les instructions pour rassembler tous les moyens de secours disponibles. Il passa le reste de la nuit à l’écoute des dernières nouvelles.

Agadir avant 1960(2)

2ème Partie - Tremblement de terre Agadir 1960: temoignages ! - 2.

Libellés :

Publicité

vendredi 2 mars 2007


Precious Images!

No Comment. Just Amazing! See by yourself

Publicité

jeudi 1 mars 2007


Twingly - L'Agregateur en forme de Globe

Twingly Screensaver
Twingly est un écran de veille permettant une visualisation globosphérique des derniers billets postés sur les blogs un peu partout dans le monde. De part son concept très intéressant (pensez à un mix avec Google Earth), cet agrégrateur en 3D permet aussi d'avoir une vision des régions où les blogueurs sont actifs. Sans surprise on retrouve l'Europe, les Etats-Unis et l'Asie. En Afrique, ce sont le Maroc, la Tunisie et l'Afrique du Sud qui illuminent le screensaver.

Pour tester le Twingly Earth, vous devez disposer d'une carte graphique compatible OpenGL et du Framework .NET 2.0. Pour ceux qui ne peuvent pas le télécharger, je vous invite à visionner la vidéo suivante:


Sympa non?

Téléchargez ici: Twingly

Catégorie: Actualités Web
Publicité